Curriculum vitæ de Thierry DOURDET
Né le 30 décembre 1962, à Paris, j’ai eu le bonheur de vivre toute ma jeunesse au cœur du vieux Paris. Je me promenais souvent dans le Marais et l’Ile Saint Louis, mes lieux de prédilection. Je pense, avec le recul, que ces nombreux moments de déambulation ont forgé mon regard sur l’urbain, sous toutes ses formes. Très tôt également, j’ai dessiné des perspectives et des façades d’immeubles.
Le goût de la photo m’est donc venu progressivement. C’est à 14 ans que j’ai acheté mon premier reflex (un Fujica). Depuis, je n’ai cessé de prendre des photos.
Démarrant par la diapositive, poursuivant par le négatif, j’ai travaillé en argentique (avec un Nikon F301) jusqu’en 2010. Je suis passé au numérique (grâce à un Nikon D3S) à cette période et m’ouvrir de nouvelles possibilités. Toutefois, je suis resté fidèle à ma façon de travailler : je ne shoote qu’une seule fois, à main levée et instinctivement. Si la photo est réussie, c’est formidable. Si elle n’exprime pas ce que j’ai ressenti, c’est que je n’ai pas su saisir « l’instant ». Je n’ai pas envie de faire dix clichés du même sujet pour sélectionner le meilleur. « La beauté de l’unicité dépasse celle du résultat ».
C’est dans cette même démarche que j’ai décidé, depuis que j’expose, de limiter mes tirages. Je privilégie une approche artistique plutôt que commerciale, afin de placer mes clichés dans la qualité comme en témoigne le choix du type d’encadrement (diasec). Je préfère privilégier une dimension humaine en choisissant de numéroter mes réalisations (8 tirages + 1 épreuve d’artiste). De même, l’agrandissement de mes tirages (80×120 et 120×180) vient achever mon travail de composition, lui donnant plus de couleur, de force et de vérité.
Il en est de même pour les retouches qui se limitent au strict minimum. La vérité des clichés est un fil conducteur de mon parcours photographique afin que le public retrouve et partage l’émotion de l’original. Quel bonheur si le visiteur s’approprie l’image et la retraduit dans son langage, dans sa sensibilité, dans ses souvenirs de voyages communs. La communion dans ce cas, entre celui qui fait la photo et celui qui la regarde, fait naître dans ce cas, l’Art de la photographie.
Observateurs et curieux, mes yeux sont à l’affût d’images, de couleurs et de sensations. Mon regard, alors, se fixe sur un cadre précis, à travers mon viseur. Je ne recherche pas le « choc des photos » mais leur âme, leur sensibilité. Les points de vues et angles originaux, la structuration des prises de vues, les lignes, la profondeur, la luminosité ne doivent être que le support à ce que j’ai d’abord ressenti puis photographié. Chaque cliché est une expérience, apportant la preuve tangible que la réalité peut être sublimée par un regard.
Mes photos sont instinctives, spontanées, J’aime le cinéma, ma façon de photographier n’y est pas étrangère car j’associe les images à une histoire que j’imagine tout en écoutant de la musique et mes photos traduisent l’expression de ces mises en scènes.
Mon domaine de prédilection est la Ville, l’Urbain dans toute son expression : l’architecture, les rues, les façades, les murs, les décors qui construisent sa personnalité. Ces notions renvoient à des lieux, des formes spatiales, des paysages qui constituent à la fois la géographie et la sociologie urbaine.
J’aime particulièrement les scènes théâtrales, les ombres et les couleurs vives. Ma vie professionnelle dans l’immobilier a renforcée cette attirance pour les cités. Je m’intéresse à ces lieux où l’on vit, où l’on travaille, où l’on aime. C’est ce lien avec nous même que j’essaie de retraduire dans la façon de prendre mes photos.
Fondamentalement, j’ai envie que mes clichés soient compréhensibles par tous, comme un langage universel, positif et optimiste.
J’aime avant tout « faire de la photo pour le plaisir des yeux et du cœur ».
« Cela fait partie du travail du photographe de voir plus intensément que la plupart des gens. Il doit avoir et garder en lui quelque chose de la réceptivité de l’enfant qui regarde le monde pour la première fois ou du voyageur qui pénètre dans un pays étrange. » – Bill Brandt