Couleurs, lumière, effervescence urbaine, sérénité d’un canal vénitien ou façades inondées de soleil, ces photographies attirent d’emblée. Au-delà de la force des images, Thierry Dourdet livre ses sentiments, ses émerveillements, son regard sur la société.
Parcourant le monde, il se laisse porter par sa sensibilité à un détail, une architecture où l’union insolite d’éléments qu’il saisit sur le vif dans l’objectif avec la spontanéité de l’émotion reçue. Il ne recherche pas les sujets, ils s’imposent à son œil toujours en éveil.
Des Etats-Unis à Venise, du Mexique à la Norvège Thierry Dourdet s’approprie le site sans jamais le dénaturer. Chaque photo au cadrage rapproché, à l’angle singulier ou en contre-plongée incarne la réalité du lieu transcendé, transposé en somptueuses ambiances au chaleureux chromatisme ou en pure esthétique. C’est ainsi l’énergie de New-York, ses publicités tapageuses hautes en couleurs, l’ambiance des rues aux nombreux passants, le rythme de gratte-ciels vus dans une vaste perspective découvrant des rangées d’arbres dorés par l’automne ou bien l’élégant graphisme d’une piscine où un hamac inattendu suspendu au-dessus de l’eau verte l’anime de reflets mouvants. Autre atmosphère au Mexique où les murs jaunes ou rouges des habitations happent la lumière pour mieux la restituer, jouer avec les ombres. La vibration des couleurs créée la magie de ces instants fugitifs immortalisés.
Toujours originaux, imprévus ces clichés, source d’évasion, de rêve s’apparentent parfois à une peinture ou à une séquence de film. Ils répondent à une quête personnelle de l’artiste et affirment son exigence et sa liberté.
Nicole LAMOTHE
Critique d’art